Mémo Langue : la ponctuation

Où reposent les anciennes conversations de l'école des têtards
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Silène
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Mémo Langue : la ponctuation

Message par Silène »

La ponctuation 

Contrairement à ce que plusieurs croient, l'utilisation de la ponctuation n'est pas qu'une simple question de rythme, de fréquence ou d'intuition. Combien de fois entend-on dire, par exemple : « Je crois qu'il faut mettre une virgule ou un point à cet endroit parce que je suis à bout de souffle. »? À chaque signe de ponctuation correspondent une ou plusieurs règles que doit observer tout scripteur. 14 règles à connaître !


RÈGLES DE PONCTUATION

LE POINT (.) : 
1  Le point indique la fin d'une phrase (affirmative, négative, déclarative ou présentée dans une question indirecte) énonçant une idée complète; il est toujours suivi d'une majuscule dans ces cas.
Ex. : La réunion aura lieu à 11 h 20.
Il ne faut pas croire tout ce que l'on vous dit de lui.
On peut se demander si cette hausse effarante des frais de scolarité est une mesure qui vise à inciter les étudiants à décrocher.
 
2  Selon la règle générale, le point se place après une abréviation lorsque la dernière lettre de celle-ci n'est pas la dernière lettre du mot abrégé.
Ex. : Monsieur : M.; madame : Mme;
et cetera : etc.;
appartement : app.;
anglais, anglaise : angl.;
boulevard : boul.;
L'abréviation des unités de mesure ne se termine jamais par un point (mètre : m; minute : min; mètre par seconde : m/s; etc.)
Plusieurs règles régissent l'emploi des abréviations. Il faut donc être très attentif et ne pas hésiter à chercher plus avant en cas de doute.
 
3  Dans une référence bibliographique, le point est utilisé après le prénom d'un auteur et à la fin de la référence elle-même.
Ex. : DUGAS, Jean-Yves. Répertoire des gentilés du Québec, Québec, Les Publications  du Québec, 1987, 258 p.
 
LE POINT-VIRGULE (;) : 
4  Le point-virgule sépare des propositions de même nature et juxtaposées, exprimant des idées voisines ou complémentaires. 
Ex. : Si l'homme s'estime trop, tu sais déprimer son orgueil; si l'homme se méprise trop, tu sais relever son courage.
 Le fruit mûr craint l'ondée; l'arbre, la bise; et moi, l'ire de mon chef.
 
5  Le point-virgule s'emploie après chaque élément d'une énumération verticale. Le point se place à la fin de cette énumération.
Ex. : Lors de ce concours, vous devrez retrouver ces objets à l'intérieur du périmètre indiqué : 
 -un sextant;
 -une aiguille à tricoter;
 -un fer à cheval rouillé. 
 
6  Le point-virgule est utilisé après les éléments d'une énumération horizontale si les énoncés sont plutôt longs et, surtout, si l'un d'entre eux comporte une virgule.
Ex. : Tous ces bruits qui l'exaspèrent; les murs minces comme du papier; la plomberie, surtout, qui est toujours défectueuse; tout cela ne vous incite donc pas à rénover l'appartement de mon fils !

Le point-virgule n'est jamais suivi d'une majuscule.
 
LE DEUX-POINTS (:) :
7  Le deux-points introduit une citation, les paroles d'un individu; il est suivi d'une majuscule si la citation commence par une majuscule. 
Ex. : Dans Le développement des idéologies au Québec, Denis Monière écrit ceci : « L'idéologie est enfin une incitation à agir dans telle ou telle direction en fonction d'un jugement de valeur. »
Dans les autres cas, le deux-points n'est jamais suivi d'une majuscule.
 
8  Le deux-points introduit une énumération.
Ex. : Quelques couleurs couvrent sa palette : le vert, le rouge, le jaune, le bleu.
L'énumération peut précéder le deux-points.
Ex. : Du lait, du pain, des fruits, de l'herbe, une onde pure : c'était la saine nourriture de nos aïeux.
 
9  Le deux-points introduit une explication ou une justification (il a le sens de parce que ou de car).
Ex. : Il garda sa place trop longtemps : le fardeau était devenu trop lourd pour ses forces et pour son âge.
 Bianca a perdu : son entraînement était insuffisant.
 Martin entend un moteur gronder : l'avion, bientôt, va se poser.
 
10  Le deux-points introduit un exemple.
Ex. : Voici un exemple de sa grande bonté : il s'est toujours déplacé pour aider les démunis.
 
LE POINT D'INTERROGATION (?) :
11  Le point d'interrogation se place à la fin de toutes les questions directes; il est suivi d'une majuscule.
Ex. : La neige a-t-elle toujours inspiré les poètes?
Pourquoi n'exécutons-nous pas cette tâche le plus rapidement possible?
Attention : on ne place pas de point d'interrogation à la fin d'une question indirecte, qui n'exige pas de réponse :
Ex : Il faut maintenant se demander si la hausse des frais de scolarité est une mesure efficace pour aider à rétablir l'économie de la province.
Il cherche à savoir pourquoi elle n'a prévenu personne.
Nous ne savons pas s'il viendra.
 
LE POINT D'EXCLAMATION (!) :
12  Le point d'exclamation se place à la fin d'une phrase de type exclamatif, exprimant un ordre ou un sentiment vif (la surprise, la colère, l'indignation, l'admiration). S'il accompagne une interjection, il est suivi ou non d'une majuscule.
Ex. : Je ne te permettrai pas de mêler le nom de mon père à tes singeries!
Oh! que c'est joli! (Oh! Que c'est joli!)
Ah! je voudrais seulement le quitter. (Ah! Je voudrais seulement le quitter.) 
 
LES POINTS DE SUSPENSION (...) :
13  Les points de suspension annoncent un arrêt brusque dans la phrase, une interruption, une phrase inachevée, en indiquant que l'expression de la pensée reste incomplète; ils sont suivis d'une majuscule si l'on change ensuite de sujet; lorsque la même idée est poursuivie, ils sont suivis d'une minuscule.
Ex. : Elle a aussitôt prévenu sa voisine et... Une heure plus tard, des policiers arrêtaient le suspect.
Elle a aussitôt prévenu sa voisine et...  s'évanouit subitement.
Il l'a prise par la main...  Le trajet s'est poursuivi dans le plus grand silence.
 
14  Les points de suspension sont placés à la fin d'une  énumération inachevée; ils sont suivis d'une majuscule si l'on change ensuite de sujet; lorsque la même idée est exprimée, ils sont suivis d'une minuscule; ils ne sont jamais suivis ou précédés de l'abréviation etc.
Ex. : Plusieurs villes du Québec se trouvent le long du Saint-Laurent:  Montréal, Trois-Rivières, Québec, Rimouski...  Chacune a sa propre histoire.
Cet homme est caractérisé par quelques signes : la nervosité, l'indiscrétion, l'égoïsme... ce qui n'est pas peu.
Prochain roman le 10 juin ! 8848 mètres chez Casterman.

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Mélanie
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Re: Mémo Langue : la ponctuation

Message par Mélanie »

Merci !
Silène a écrit :Contrairement à ce que plusieurs croient, l'utilisation de la ponctuation n'est pas qu'une simple question de rythme, de fréquence ou d'intuition. Combien de fois entend-on dire, par exemple : « Je crois qu'il faut mettre une virgule ou un point à cet endroit parce que je suis à bout de souffle. »?
Est-ce qu'il y a justement des règles pour les virgules, ou est-ce qu'ils ne gèrent que le souffle ?
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
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Mélanie
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Re: Mémo Langue : la ponctuation

Message par Mélanie »

Concernant la virgule, voilà ce que j'ai trouvé dans un précis de grammaire.
M. Grevisse a écrit :La virgule marque une pause de peu de durée.
A. Dans une proposition, on met la virgule :
1° En général, pour séparer les éléments semblables (sujets, compléments, épithètes, attributs) non unis par et, ou, ni :
La charité est patiente, douce et bienfaisante.
Les aises de la vie, l'abondance, le calme d'une grande prospérité font que les princes ont de la joie de reste pour rire d'un nain, d'un singe, d'un imbécile et d'un mauvais conte.
(La Bruyère.)

Remarque. - QUand les conjonctions et, ou, ni sont employées plus de deux fois dans une énumération, on sépare par une virgule les éléments coordonnés :
Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.
(Corneille.)
Les idées qui se présentent aux gens qui sont bien élevés, et qui ont un grand esprit, sont ou naïves, ou nobles, ou sublimes. (Montesquieu.)
Un bon financier ne pleure ni ses amis, ni sa femme, ni ses enfants. (La Bruyère.)

2° Pour séparer tout élément ayant une valeur purement expliative :
Sigefroy, chef des Normands, pressa le siège avec une fureur oipiniâtre. (Voltaire.)

3° Après le complément circonstanciel placé en tête de la phrase ; toutefois, on omet ordinairement la virgule quand le verbe suit immédiatement ce complément circonstanciel placé en inversion :
Après cette invocation, Cumodocée chanta la naissance des dieux. (Chateaubriand.)
Au sortir de ce bois coule la rivière de Parts. (Voltaire.)

4° Pour isoler les mots qui forment pléonasme ou répétition :
Mettez, mettez, Monsieur, Trissotin pour mon gendre. (Molière.)
Je vous assure, moi, que cela est.

5° Pour isoler les mots en apostrophe :
Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre crainte. (Racine.)

B. Dans un groupe de propositions, on met la virgule :
1° En général, pour séparer plusieurs propositions de même nature juxtaposées :
On cherche, on s'empresse, on brigue, on se tourmente, on demande, on est refusé, on demande et on obtient. (La Bruyère.)
L'habile homme est celui qui cache ses passions, qui entend ses intérêts, qui y sacrifie beaucoup de choses, qui a su acquérir du bien ou en conserver. (Id.)

2° Avant les propositions introduites par les conjonctions de coordination autres que et, ou ni :
Il ne faut pas faire telle chose, car Dieu le défend. (Aad.)
Il est fort honnête homme, mais il est un peu brutal. (Id.)
Je pense, donc je suis.

3° Avant les propositions compléments cironstanciels ayant une valeur simplement explicative :
Tout vous est pardonné, puisque vous vous repentez.
Mais dans des phrases telles que les suivantes, on ne met pas la virgule, parce que la proposition complément circonstanciel est intimement liée par le sens à la principale et qu'aucune pause n'est demandée :
Nous commencerons quand vous voudrez.
Vous serez roi dès que vous voudrez l'être. (Voltaire.)
Il sort sans qu'on le voie.

4° Après les propositions compléments circonstanciels placées en tête de la phrase :
Quand vous commanderez, vous serez obéi. (Racine.)

5° Pour isoler une proposition relative explicative :
Ta fausse vertu, qui a longtemps ébloui les hommes faciles à tromper, va être confondue. (Fénélon.)

6° Pour séparer la proposition participe ou la proposition incidente :
L'air devenu serein, il part tout morfondu. (La Font.)
Vous voyez, reprit-il, l'effet de la concorde. (Id.)

7° Ordinairement, pour marquer l'ellipse d'un verbe ou d'un autre mot exprimé dans une proposition précédente :
Le devoir des juges est de rendre la justice ; leur métier, de la différer. (La Bruyère.)
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Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
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macalys
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Re: Mémo Langue : la ponctuation

Message par macalys »

:merci: Silène et Mélanie !
Je ne sais pas positionner mes virgules dans mes phrases, c'est un vrai fléau :rha:

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