Féminins des noms de métiers

Où reposent les anciennes conversations de l'école des têtards
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Nao
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Féminins des noms de métiers

Message par Nao »

Quelle est votre position au sujet du féminin des noms de métier ?
Y a-t-il des règles que j'ignore ?

Je suis totalement bloquée sur le choix entre "le docteur", "la docteur", "la docteure", "la doctoresse". Rien ne sonne juste, j'ignore comment accorder avec les adjectifs, c'est l'horreur :fatigue:
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Maden
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Maden »

Il me semble qu'on garde la forme au masculin, c'est ce qu'ils font à l'hôpital près de chez moi en tous cas : on prend rendez-vous avec le docteur X même si c'est une femme.

J'ai trouvé ceci sur Wiki :
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Selon l'Académie française, l'unique forme correcte est un docteur, ce mot n'admettant pas de féminin et pouvant être indifféremment appliqué (avec son genre toujours masculin) aux représentants des deux sexes.

Néanmoins, certains recommandent l'emploi de une docteure, une docteur, ou une doctoresse.

L'emploi de une docteure est aujourd'hui recommandé par les gouvernements en France et au Québec. Cependant l'Académie française considère que ce mot est un barbarisme, car, selon elle, seuls les mots en -eur dérivant d'un comparatif latin admettent un féminin en -eure (comme prieur, prieure, du comparatif latin prior).

Les formes une docteur ou une doctoresse sont recommandées par le gouvernement de la Communauté française en Belgique. En Suisse romande doctoresse (et l'abréviation Dresse.) est largement utilisé sur les documents publics.

Le terme doctoresse, souvent employé pour désigner l'épouse d'un chirurgien, est vieilli.
Et en effet, tiré du site de l'AF :
Spoiler: montrer
Féminisation (des noms de métier, de titres, etc.) (sommaire)

En 1984, le gouvernement a institué une commission « chargée d’étudier la féminisation des titres et des fonctions et, d’une manière générale, le vocabulaire concernant les activités des femmes ». Dans une circulaire datée du 11 mars 1986, le Premier ministre, M. Laurent Fabius, conseille l’application des règles de féminisation recommandées par cette commission.

L’Académie française, qui n’a pas été associée aux travaux de cette commission, n’approuve pas les conclusions que celle-ci a rendues. Dès le 14 juin 1984, elle publie une déclaration, préparée par MM. Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss, qui fait part de ses réserves et met en garde contre une féminisation autoritaire et abusive.

En 1998, le Premier ministre, M. Lionel Jospin, a demandé à la Commission générale de terminologie et de néologie de rédiger un rapport qui évaluerait les besoins en matière de féminisation des titres et des noms de métier, et qui envisagerait les champs d’action et les limites juridiques en la matière. Parallèlement, l’Institut national de la langue française (INALF), dirigé par M. Bernard Cerquiglini, était chargé d’étudier les possibilités morphologiques offertes par la langue pour procéder à cette féminisation et les problèmes que celle-ci soulevait d’un point de vue linguistique. Le rapport remis par la Commission générale, sans déconseiller formellement le principe de la féminisation, en particulier pour les noms de métier dont le féminin découle de l’usage même, souhaitait que fût préservée la neutralité liée aux titres, aux grades et aux fonctions et montrait les limites d’une féminisation arbitraire et systématique. En dépit de ces recommandations, un inventaire de formes féminisées établi par l’INALF et publié par la Documentation française fut mis à la disposition des administrations.

Le 21 mars 2002, l’Académie française publie une nouvelle déclaration pour rappeler sa position à ce sujet et, en particulier, le contresens linguistique sur lequel repose l’entreprise d’une féminisation systématique. Si, en effet, le français connaît deux genres, appelés masculin et féminin, il serait plus juste de les nommer genre marqué et genre non marqué. Seul le genre masculin, non marqué, peut représenter aussi bien les éléments masculins que féminins. En effet, le genre féminin ou marqué est privatif : un « groupe d’étudiantes » ne pourra contenir d’élèves de sexe masculin, tandis qu’un « groupe d’étudiants » pourra contenir des élèves des deux sexes, indifféremment. On se gardera également de dire les électeurs et les électrices, les informaticiennes et les informaticiens, expressions qui sont non seulement lourdes mais aussi redondantes, les informaticiennes étant comprises dans les informaticiens. De la même manière, l’usage du symbole « / » ou des parenthèses pour indiquer les formes masculine et féminine (Les électeurs/électrices du boulevard Voltaire sont appelé(e)s à voter dans le bureau 14) doit être proscrit dans la mesure où il contrevient à la règle traditionnelle de l’accord au pluriel. C’est donc le féminin qui est le genre de la discrimination, et non, comme on peut parfois l’entendre, le genre masculin.

L’Académie française ne s’oppose pas au principe de la féminisation en tant que tel : ainsi la huitième édition de son Dictionnaire avait-elle donné place à de nombreuses formes féminines correspondant à des noms de métier. Mais elle l’avait fait avec prudence et dans le respect de la morphologie de la langue. Or, si certains noms de métier possèdent une forme féminine bien ancrée dans l’usage et correctement formée, comme c’est le cas pour institutrice, laborantine, écuyère ou chercheuse, certaines formes imposées par la circulaire sur la féminisation, parfois contre le vœu des intéressées, sont contraires aux règles ordinaires de dérivation. Les termes chercheure, professeure, auteure, par exemple, ne sont aucunement justifiés linguistiquement car les masculins en -eur font, en français, leur féminin en -euse ou en -trice (les rares exceptions comme prieure ou supérieure proviennent de comparatifs latins dont les formes féminines et masculines sont semblables).

En revanche, en ce qui concerne les titres, les grades et les fonctions, au nom de la neutralité institutionnelle et juridique qui leur est attachée, l’Académie française recommande d’éviter, dans tous les cas non consacrés par l’usage, les termes du genre dit « féminin » et de préférer les dénominations de genre non marqué.

Une féminisation autoritaire et systématique pourrait aboutir à de nombreuses incohérences linguistiques. Brusquer et forcer l’usage reviendrait à porter atteinte au génie de la langue française et à ouvrir une période d’incertitude linguistique. C’est ce que l’Académie française a toujours voulu éviter et c’est pourquoi, au nom de l’usage, elle se réserve la possibilité d’enregistrer de nouveaux termes pourvu qu’ils soient bien formés et que leur emploi se soit imposé.

Vous pouvez également consulter sur le site de la D.G.L.F., le rapport de la Commission générale de terminologie et de néologie sur ce sujet.
http://www.academie-francaise.fr/la-lan ... -em-strong


En gros ça ne t'aide pas vraiment, il y a toujours un choix à faire. ^^

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Tango's
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Tango's »

J'ai toujours entendu que le féminin était doctoresse. Cela dit dans le langage de tous les jours, les femmes que j'ai côtoyé dans le domaine de la santé, se sont toujours fais appeler Docteur. Puis, Docteur vient bien de Doctorat.
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Mariedelabas
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Mariedelabas »

Tous les médecins qui s'occupent de moi pour les différents organes :hihihi: sont des femmes et je les appelle Docteur. Ma mère appelait l'une d'elle "doctoresse" mais cela m'a toujours semblé bizarre... :?

Je viens de lire les recommandations de l'Académie (merci Maden) et j'ai fait un "ouf" en ce qui concerne "auteure" : toute femme et soucieuse d'égalité que je sois, je trouve "auteure" hideux. J'ai mon explication savante et argumentée (c'est le genre masculin qui est neutre et c'est ce que j'ai appris à l'école) et je pourrai donc continuer à m'obstiner à devenir écrivain et auteur, et pas "écrivaine" (beurk-e) ou "auteure" (re-beurk-e) :psychocoah:

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Nao
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Nao »

Mais admettons que je garde "docteur"... comment j'accorde ? La petite docteur, le petit docteur... ? et avec un participe passé ?

C'était tellement plus simple quand ce personnage était infirmière -_-"

Sinon, j'ai une amie hier qui m'a soutenu qu'on devait dire docteur pour les gens ayant un doctorat, et médecin quand c'est un doctorat en médecine. J'avoue ne pas voir la nuance et ne pas employer le mot médecin dans la vie de tous les jours...
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Macada »

Je dirais "le docteur", et même si ça ne doit pas être officiel, si le style n'est pas trop soutenu, j'accorderais au féminin (après tout, on peut accorder "on" au pluriel maintenant, et "vous" au singulier).

Effectivement, "docteur" est un titre auquel tout détenteur d'un doctorat a droit, et toutes les disciplines littéraires, juridiques et scientifiques peuvent amener à un doctorat.
Mais à part dans les milieux de la recherche (université et autres) où docteur signifie rarement médecin, je pense que qu'il n'y a pas de souci à dire indifféremment médecin ou docteur.
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Tango's
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Tango's »

Ce qui différencie des États-Unis où le terme Docteur est bien plus employé.
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Kinvara
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Kinvara »

Dans le même ordre d'idée...

Clone: uniquement au masculin, même si le sujet est de sexe féminin?

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Crazy
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Crazy »

Perso, ça ne me choque pas que tu dises "une clone".
(Ce qui me fait penser à Word qui râle quand je dis "une vampire"... :roll: )

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Kinvara
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Kinvara »

Oui, c'est en lisant un extrait d'Anita avec les mots "un vampire" que je me suis posée la question pour "ma" clone. En fait j'ai toujours utilisé le masculin, mais je sais pas trop si c'est mieux ou non.

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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Crazy »

Techniquement, on dit même "un" succube... :roll:

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Celia
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Celia »

Au contraire de Marie, si on me corrige pour écrire auteur au lieu d'auteure, je mords :wamp:
(D'autant que j'ai appris récemment que l'AF et ses prédécesseurs du 18ème siècle ont fortement masculiniser la langue française de façon tout à fait politique et consciente)
http://www.editions-ixe.fr/content/non- ... C3%A9minin
Bêta-lectrice
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CeGu
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par CeGu »

Pareil, c'est "auteure" chez moi aussi ; je préfère la forme "autrice" mais ça fait toujours bondir les gens (alors que cette forme était utilisée au Moyen-Âge avant d'être condamnée au XVIIe, m'enfin bon…). Pour "docteur", j'utiliserais "doctoresse" comme suggéré dans les messages précédents. Le mot existe et n'est pas sujet à débat, c'est pratique.

Un petit lien sur le sujet : clic clic

Anonyme_Quatre

Re: Féminins des noms de métiers

Message par Anonyme_Quatre »

Quand ma mamie dit qu'on doit dire "pharmacien" pour une femme, parce que pharmacienne, c'est la femme du pharmacien, je lui réponds "et quand on dit pharmacien pour un homme, c'est que c'est le mari de la pharmacienne ?" :p

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Booz
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Re: Féminins des noms de métiers

Message par Booz »

Personnellement, je ne suis pas contre la féminisation mais elle me fait diablement sortir de ma lecture. Ma soeur est docteur et je pense qu'elle corrigerait n'importe qui l'appelant doctoresse : docteur est, par définition, une personne qui a obtenu un doctorat et non pas un homme ayant obtenu un doctorat, c'est un statut qui s'affranchit des genres.
Celia a écrit :Au contraire de Marie, si on me corrige pour écrire auteur au lieu d'auteure, je mords :wamp:
Tiens, c'est drôle, moi je mords dans l'autre sens ^^ Je suis auteur, mon sexe, on s'en fiche et je ne pense pas qu'il faille me considérer en fonction de cela.
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»

"La Voix" Baudelaire.

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