Chacun a sa sensibilité par rapport à ça.
Comme Angua, je ne supporte pas les incises (en plus y a plein de règles pour bien les utiliser et je ne les connais pas

) et je préfère couper le dialogue par du narratif, qui donne plus de libertés pour détailler gestes/pensées.
Cela-dit, la gestion des dialogues est, mine de rien, super importante et implique un paquet de choses dans la caractérisation des persos, le style utilisé et même la construction du roman.
Déjà, quand t'as que deux persos qui discutent, c'est débile de préciser "machin répondit" ou "répondit machin". On se doute bien que c'est la gars en face qui répond...
Après, ça se corse quand t'as plus d'intervenants : trois, quatre,... au-delà, c'est chaud bouillant.
A ce moment là, t'es obligé d'apporter la précision sur qui répond et qui dit quoi. Donc incise ou insertion de narratif.
Si les dialogues constituent une part importante du roman, ça devient vite lourd de devoir préciser à chaque fois.
La solution est à la fois simple et hyper-compliquée : pour s'affranchir de ces précisions, il suffit simplement que le lecteur soit en capacité de reconnaître qui parle... sans avoir à le préciser.
Cela, ça implique que les persos soient très bien caractérisés. Et pas seulement par des tics de langage : trop facile d'en avoir un qui parle argot, un autre qui parle en langage soutenu et un troisième qui parle normal.
Non, l'idéal est que le lecteur ne se pose même pas la question : cette répartie ne peut venir QUE de tel ou tel perso parce que c'est évident. Y a que ce perso qui peut répondre de cette manière.
Parvenir à ça relève quasiment de l'exploit.
En pratique, ça te permet d'alléger considérablement les dialogues et, forcément, de les rendre beaucoup plus vivants. Une partie de ping-pong à 2, c'est facile. A 4, c'est du grand art.
Donc, objectif principal, avoir des persos super bien caractérisés, ça permet de faire des dialogues qui dépotent.
Mais il n'est pas possible d'y parvenir en 2 pages. Il faut laisser le temps au lecteur de s'imprégner des persos. Donc au début, t'es obligé d'apporter toutes ces précisions (lourdes) dans les dialogues.
Sauf, si tu ne commences qu'avec 2 persos. Dans ce cas, tu peux déjà alléger tes dialogues tout en permettant au lecteur de s'imprégner des persos.
Conclusion : ne pas commencer le roman en introduisant plus de 2 persos principaux. Les autres doivent venir après une fois que le lecteur a adopté les premiers.
Bien sûr, il y a toujours la possibilité de commencer avec des persos caricaturaux, que le lecteur peut caser facilement. Mais c'est pas forcément le top...
Bref, la gestion des dialogues me paraît primordiale et va bien au-delà d'une simple mise en forme. De bons dialogues vivants impliquent de bons persos très bien identifiés et donc très bien amenés à la connaissance du lecteur.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.