Dans ces conditions, le corps agit de sa propre initiative non ? Lorsque les yeux tombent de fatigue c'est un signe qu'envoie le corps à notre cerveau, lorsqu'une douleur nous cloue au sol c'est encore un signal envoyé par le corps, de même que les sursauts, les éternuements, les frissons. Le corps ressent la douleur, la fatigue, l'esprit non. Je pense que ce sont des expressions que l'on doit utiliser pour montrer cette distance corps/esprit. Une personne dont les yeux se ferment mais qui reste éveillée ne sera pas perçue, par le lecteur, de la même manière qu'une personne qui va se coucher dès les premiers signes de fatigue.
Pas vraiment.
Biologiquement, le corps (au sens des organes/membres/parties du corps) ne ressent rien. Pour prendre un exemple :
Tu te piques le doigt avec une aiguille. A l'instant où tu te piques, tu ne sens rien. Il faut que l'information arrive au cerveau par les connexions nerveuses, pour que celui-ci détermine qu'en effet, ça fait mal (pour simplifier).
C'est valable pour toutes les sensations ; c'est le cerveau qui détermine toute notre perception du monde extérieur.
Du coup, on déforme un peu la réalité en faisant sentir que le personnage ne peut pas lutter contre son propre corps (ce qui est vrai, mais ça ne se situe pas au niveau des membres, mais du cerveau). Et on décrit l'effet (les yeux se ferment, par exemple), au lieu de la cause (il est fatigué), pour mieux faire sentir ça au lecteur.
Tu as tout à fait raison pour l'exemple choisi et la perception du lecteur qui varie, c'est l'effet recherché.