[A] J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

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Siana
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[A] J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Siana »

Je suis consciente que tout le monde ne peut pas se sentir à l'aise avec la lecture ou l'écriture de scènes gores. ^^ Après, ça peut aussi dépendre de la façon dont c'est gore : sang qui gicle, dépeçage en règle, viol, scatophile, nécrophilie... et j'en passe ! Car ce n'est pas parce qu'on peut en subir un peu qu'on peut forcément en subir beaucoup.

Mais jusqu'à quel degré supportez-vous de lire du gore ? Faut-il forcément que ce soit justifié par l'histoire ?
D'un autre côté, parvenez-vous à en écrire ? Vous censurez-vous si c'est le cas ?
Et plus généralement, quel est votre avis/sentiment sur les scènes gores en écriture et en lecture ?
Ne lésinez pas sur les exemples ! (enfin, les titres de livres)

Pour ma part, j'ai une nouvelle bien gore en cours. Je ne pensais pas être capable d'écrire des choses si horribles, mais en même temps ça me tentait d'essayer. ^^ Et je considère surtout cette nouvelle comme un exercice où j'essaie de tenir la forme à la hauteur du fond (j'innove en écrivant au présent, en autre). Par contre, je n'ai jamais lu de livre à scènes gores.

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Milora
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Milora »

C'est vraiment question de goût et de sensibilité personnelle...

De mon côté, je suis hyper sensible (ce qui ne signifie pas que j'aime les trucs niais, hein). Tant sur le gore que sur la violence. (Parce qu'un texte peut-être très violent, sans être sanglant). Et sur ce qui fait peur aussi.
Une scène violente et/ou dérangeante peut me hanter très longtemps. J'en suis consciente, alors je les évite. Je lis pour mon plaisir, pas pour me mettre mal à l'aise.
Du coup, je suis très regardante sur les avertissements pour les âmes sensibles (encore plus pour les films d'ailleurs, parce qu'un livre, on peut sauter des passages, mais un film c'est plus délicat).
Par exemple, le dernier livre en date que j'ai dû arrêter parce que je ne supportais pas, c'est Le feu de la Sor'cière, qu'on m'avait offert. Des vers blanchâtres géans sortis des entrailles d'un cadavre, qui surgissent du sol pour dévorer les gens... J'ai pas tenu le coup. L'auteur avait axé son récit sur le suspense et la tension. De ce point de vue là, il a réussi. Mais moi j'ai pas continué après que le papa, la maman, le cheval et il me semble le grand frère de l'héroïne ne se fassent bouffer, vers le chapitre 2 :lol:

Mais c'est vrai que ça tient pour une part au contexte. Objectivement, certaines scènes de L'épée de vérité sont un peu gores (le sacrifice du petit garçon). Mais c'était tellement mauvais que je lisais au second degré et que ça ne m'a pas du tout affectée.
C'est quand même rare (parce que c'est rare d'atteindre un tel niveau de nullité :lol: )

Ce que j'admire, c'est les romans qui arrivent à faire passer une scène dérangeante sans que cela ne choque le lecteur, et sans pourtant spécialement aciduler. Je me rappelle que quand j'ai lu le début de L'assassinb royal, il y a longtemps, sur le coup, le passage où Fitz s'aperçoit qu'il a tué ses adversaires à coups de dents, à cause de son lien avec Oeil-de-nuit (il me semble que c'est dans le 2 ?), m'avais laissée une impression de dégoût un peu dérangeante. Mais ça ne m'a pas choquée : quand je repense à la scène, je n'ai pas le haut-le-coeur que j'éprouve à l'évocation des vers blancs carnivores ^ ^. Pour moi, ce passage de Robin Hobb est donc très réussi. Quand j'ai lu Le Hussard sur le toit, ça m'avait fait un peu la même chose mais en plus fort : les cadavres des victimes de choléra gisant dans leur vomi qui ressemble à du riz au lait me sont sérieusement restés en travers de la gorge (...surtout quand ma mère est entrée dans la pièce en me demandant : "tiens, si je faisais du riz au lait pour ce week-end ?". NON ! Non, non, surtout pas ! lol). Mais quand j'y repense, je me dis "ah, quelle vision d'horreur", mais je ne suis pas mal à l'aise. Donc, là aussi, je trouve que c'est réussi.
(Comme vous voyez, mes exemples sont très softs :lol: )

Pour le reste, le gore qui se justifie ou pas... Je n'adhère pas à l'argument. Le gore pour le gore, je n'aime pas. Mais le gore pour servir une idée, non plus. Des deux façons, ça me choquera. Et comme j'aurai tendance à ne pas continuer le livre, ou que j'en garderai un mauvais souvenir, l'auteur ne m'aura pas fait passer son idée, s'il m'a mise vraiment mal à l'aise.

Après, ça ne veut pas dire que je ne cherche que des passages tout doux tout beaux ! Des scènes dures peuvent, elles, transmettre une idée. Mais dur ne signifie pas tripes à l'air, à mes yeux. C'est l'aspect psychologique qui va le plus marquer les esprits. 1984 d'Orwell n'a rien de gore. Mais les chapitres sur la torture de Winston sont vraiment éprouvants, et, je trouve qu'ils frappent réellement le lecteur.
D'autant que le seuil de tolérance du public au gore est chaque fois plus élevé, alors à moins de tomber dans la surenchère...

Quant aux scènes violentes, j'émets la même réserve, sachant qu'elles me mettront encore plus mal à l'aise parce qu'on ne les voit pas forcément venir, ou plus exactement, on perçoit parfois leur violence après coup, dans les conséquences qu'elles entraînent.
A titre tout personnel, les scènes de viol me gènent beaucoup, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que ça semble plus proche qu'une scène de torture...


Mais tout ça, ce n'est que ma sensibilité personnelle ! ;)
Je pense quand même qu'il vaut mieux réserver le gore aux amateur, sous peine de se mettre son lecteur à dos !

*

Pour ce qui est d'écrire, la question ne se pose donc pas. Je n'ai pas la moindre envie d'éprouver les sentiments qui vont me permettre d'écrire une scène dérangeante. Donc, je ne vais pas l'écrire. Ce qui fait que je n'ai absolument pas besoin de me censurer, lol.
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Lieko
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Lieko »

Par contre, je n'ai jamais lu de livre à scènes gores.
Pareil. Enfin, juste quelques scènes de torture et autres mutilations, mais ça restait assez banal (surtout dans des fanfictions ou assimilés).
Mais si quelqu'un a des conseils pour des lectures de ce genre, je suis preneur, de préférence le plus ignoble et insoutenable possible.

De manière générale, je pense que le gore est à la fois moins facile à faire, et moins efficace, dans un bouquin que dans un film : on peut faire un film gore et qui fonctionne presque exclusivement là-dessus (genre Hostel), mais je ne pense pas que ça existe réellement pour un livre (le côté psychologique sera, à mon avis, plus présent, cf. l'exemple de 1984 cité plus haut).

A titre personnel, j'aurais bien lorgné du côté du "medical horror", avec force détails réjouissants (les amputations sauvages, les piquouzes rouillées et tout ça) ; il doit y avoir possibilité de bien se marrer :wamp:
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LHomme au Chapeau
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par LHomme au Chapeau »

Le gore pour le gore j'aime pas !
Que ce soit pour la lecture ou le cinéma.
J'ai l'impression qu'on peut (presque) tout écrire ou filmer du moment que ça s'insère dans l'histoire.
Mais comme objectif (de choquer par exemple) ça n'a pas d'intéret.
De plus, la redondance de séquences ou de mots gore crée souvent l'effet inverse de ce que l'on veut produire.
Il y a plus de peur ou d'horreur sur le non dit que sur le dit.

Cela dit, Siana, ce n'est pas la peine de me poignarder pour autant :shock:
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Aelys
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Aelys »

Je n'aime pas du tout en lire, à moins que ce soit vraiment, vraiment bien fait et surtout, essentiel à l'histoire (non, je n'ai pas titre, je n'ai pas encore d'exemple :lol: ).
Là, ça peut exercer une certaine fascination qui va me dégoûter mais me fera aussi réfléchir et ressentir. Mais si ça n'a pas d'intérêt... Je ne pense même pas finir le bouquin (pourtant c'est rare que je lâche en route).

Je pense être capable d'en écrire, pour le besoin d'une histoire, mais toujours courtes et ayant un intérêt essentiel. Et me connaissant, je resterai quand même assez vague, je préfère les images à la cruauté trop "réelle".

Bref, tout ça pour dire qu'il faut vraiment que ça ait un sens et que ce soit bien fait pour que j'accroche. Dans tous les cas, sur la durée, je doute de tenir longtemps.

C'est pas pour rien que je fais partie du club des Bisounours :D
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LHomme au Chapeau
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par LHomme au Chapeau »

Milora a écrit :1984 d'Orwell n'a rien de gore. Mais les chapitres sur la torture de Winston sont vraiment éprouvants, et, je trouve qu'ils frappent réellement le lecteur.
C'est effectivement l'un des passages les plus horribles du roman. Et pourtant il n'y a pas de descitption sanglante. L'esprit est parfois pire que la chair.
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Siana
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Siana »

Quoiqu'à bien y réfléchir, j'ai peut-être lu quelques scènes gores. Dans La voleuse sans ombre, parce que les salamandres n'y sont pas très charmantes et laissent moisir les voleurs dans leurs déjections après les avoir torturés. Mais ça n'a pas dû trop me choquer pour que je n'y repense que maintenant, en faisant plus appel à ma mémoire. ^^

Je comprends bien ta vision du gore, Milora. Je n'aime pas non plus les scènes de viol et j'espère ne pas avoir à en lire de détaillée un jour (si si, il y en a dans certains livre, il paraît :shock: ).
Sinon, ton histoire de riz au lait... :lol: :lol:

arwen

Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par arwen »

C'est très personnel ça, le rapport à la violence, au sanglant ou au gore...
Je supporte sans trop de mal, tant que ça sert à quelque chose dans le récit et que le roman ne soit pas uniquement basé sur ce ressort.
Quelques pages ok, 36 chapitres, non...

Question écriture, cela m'est arrivé d'écrire des scènes de torture (dont une nouvelle qui tourne d'ailleurs entièrement autour d'un interrogatoire violent)
Mais l'exemple auquel je pense... le personnage est soumis à des interrogatoires durant plusieurs semaines, je n'en décris que deux et seul le deuxième est véritablement violent et crade...
Sinon, dans une de mes dernières nouvelles, Bikaf, ça tourne quand même autour d'un massacre. Et j'ai évité au max de décrire le pire, parce que c'était pas les atrocités elles mêmes dont je voulais parler mais du traumatisme qui en découle chez le personnage. Le viol et le meurtre de la mère est à peine évoqué et vraiment la scène gore, grosso modo un chien qui dévore un foetus, tient en cinq lignes... mais même en faisant comme ça, très light sur la description, ça été de trop pour certains... quand dans le même temps une personne me reprochait justement d'éluder ce passage, de ne pas le rendre plus "mémorable"...
Donc c'est vraiment personnel, mais je n'étais pas à l'aise quand j'ai dû écrire ce passage où le personnage gamin découvre le chien le nez dans le ventre de sa mère...

Sinon, je pense surtout à Stephen King : la scène dans running man où le personnage rampe dans ses boyaux m'a marquée ( pourtant lue y'a bien vingt ans). elle est ignoble et pourtant, je ne la trouve pas en trop. Yann Queffelec dans les noces barbares démarre par une longue scène de viol et ça ne m'a pas dérangé... c'était essentiel pour le roman de la décrire, cette scène. Pourtant, je n'aime pas du tout lire ni écrire ces scènes, mais là ça passe, je trouve...
C'est les quelques scènes qui me reviennent là, y'en a surement d'autres mais qui ne m'ont pas spécifiquement marquées.

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Mélanie
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Mélanie »

La même que les autres. Beaucoup de mal à supporter le gore. Incapable de lire une scène de viol. Trop sensible à la violence. Déteste les batailles à grand renfort de membres coupés. Et un auteur qui utiliserait ce genre de ficelle, je ne parviens pas à lui accorder ma sympathie.

Dans l'épée de vérité de Goodkind, à la fin du premier tome, il y a aussi le passage des Mord-Siths, que j'ai trouvé insupportable.
D'autant plus que je pense qu'il est possible de produire des effets géniaux en littérature tout en conservant une certaine retenue.

Aaah ! Et le passage des rats dans 1984. :love:
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
Oprhée uax efners

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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par tigrette »

Je déteste. J'adore l'horreur psychologique en revanche.

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Siana
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Siana »

Je dois vraiment être un cas, alors. :lol: Parce que je m'amuse plus qu'autre chose à écrire des scènes gores, en fait. Ça a un certain côté fascinant selon le contexte, je trouve.

(Je chercherai tout seule une adresse de psy, merci. ^^)

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Lieko
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Lieko »

Si tu veux, on peut fonder le club des psychopathes anonymes :)

(sinon, si tu as une nouvelle dans ce genre, ça m'intéresse beaucoup !)
Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions.

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Milora
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Milora »

Ah oui, c'est vrai, la Mord-Sith ! Mais j'avoue que j'étais tellement en mode "je lis pour commenter en parodiant sur le forum" que j'ai juste enduré la loooongueur de la scène (un quart du bouquin à peu près, non ?).
Mélanie a écrit :Aaah ! Et le passage des rats dans 1984.
Oui ! Exactement !

Ce qui m'amène à rejoindre Tigrette. N'aimant pas non plus avoir peur (mais pour d'autres raisons je pense), je n'aime pas non plus l'horreur psychologique (du moins à forte dose). Mais j'ai beaucoup plus de respect pour un livre (ou un film) qui arrive à créer ce procédé que pour un livre/film gore, je l'avoue.

D'ailleurs, dans les exemples que tu cites, Arwen, le côté psychologique semble aussi travaillé que le côté visuel (un enfant trouvant sa mère morte, que ce soit avec un chien ou pas, c'est déjà atroce psychologiquement). Mais rappelle-moi de ne pas lire tes textes dans le genre ! xD
Siana a écrit :Sinon, ton histoire de riz au lait... :lol: :lol:
Rigole pas, il m'a fallu du temps avant de pouvoir en remanger :lol:


(Ah, sinon, dans le genre "scène bien glauque mais qui passe bien", je citerai Le Déchronologue, notamment le passage dans la prison de Carthagène des Indes (bonjour les cadavres, les plaies purulentes et les détenus s'entretuants dans les geôles écoeurantes !) ou la fin de Pakal. Mais je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est gore. C'est juste très noir et pas très propre. Du coup, même si la lecture de ces chapitres est éprouvante, ça passe bien quand même)


Y a un dernier point que je n'osais pas soulever, mais qui concerne plus les films et séries que les livres... C'est la banalisation des images sanglantes. A force d'en voir, ça ne choque plus quand ça le devrait. L'autre jour, j'ai vu dans un journal en ligne la photo d'un petit garçon tué dans un bombardement. J'ai dû faire un effort mental pour appréhender l'horreur que ça impliquait, et même en me disant "mon Dieu, c'est la réalité, c'est un vrai petit enfant, c'est horrible", eh bien ça m'a plus choquée sur le principe (penser qu'un enfant était mort, là, devant nos yeux) que sur l'image en soi. Si j'amais pas fait cet effort de "mentalisation", je serais passée sur l'image comme on passe sur une autopsie dans la série Bones...
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Cléo Muceignet
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Cléo Muceignet »

Ne t'inquiète pas Siana et les autres, vous n'êtes pas seuls !

Je savoure la torture psychologique, les relations dominants/dominés et ou bourreau/victime. J'aime les scènes gores. C'est la vie, mais je ne lis pas un livre que pour ça. Si la scène est là, je la lis, et je la savoure si elle est bien écrite. Si on tombe dans la surenchère avec effets spéciaux "ketchup-mayo", ça ne me fera rien. Il faut que cette péripétie extrême aie un sens, pas pour faire film américain grand budget.

Je pense notamment à la scène de viol de mon livre, où le personnage se fait violer par son petit ami qui est ivre mort, et jaloux à mourir par dessus le marché. C'est le point du livre où la tension est tellement forte qu'elle éclate. Donc 5 pages de viol, mais je trouve que j'ai su rester soft. D'ailleurs, je pense que c'est le meilleur chapitre de mon livre. J'écris mieux dans les moments vraiment "dramatiques" (au sens de l'action, et le jeu sur les ressorts psychologiques précédemment utilisés).

Sinon, en scène gore, je vous recommande les livres Anne Duguël, dont le recueil de nouvelles Le club des petites filles mortes. La nouvelle la moins "gore" (mais assez violente, avec viol et milieu dur), m'a le plus touché : "Mon âme est une porcherie" (Franchement, à lire !). Si vous voulez du gore pour vous inspirer et comparer, je vous le conseille car les histoires sont bien, le gore justifié et vraiment poussé loin mais totalement maîtrisé. Parfois ce n'est pas très gore, juste "malsain", ambiance très glauque avec relents de pédophilie, zoophilie, bref, la totale.

On a du mal à s'y faire, mais une fois dans le bouquin, ça passe.

La scène qui m'a le plus marqué était dans une nouvelle, de cette auteure. Un petit garçon renversait sur lui la casserole de confiture bouillante sous le regard de sa sœur. Je vous laisse imaginer, mais la scène était terrible. Je m'en souviens encore après un an... Donc pas besoin d'interrogatoire musclé pour du gore, les banals faits divers vont aussi !
Modifié en dernier par Cléo Muceignet le dim. juin 26, 2011 9:23 pm, modifié 2 fois.

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Siana
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Siana »

Milora a écrit :Y a un dernier point que je n'osais pas soulever, mais qui concerne plus les films et séries que les livres... C'est la banalisation des images sanglantes. A force d'en voir, ça ne choque plus quand ça le devrait. L'autre jour, j'ai vu dans un journal en ligne la photo d'un petit garçon tué dans un bombardement. J'ai dû faire un effort mental pour appréhender l'horreur que ça impliquait, et même en me disant "mon Dieu, c'est la réalité, c'est un vrai petit enfant, c'est horrible", eh bien ça m'a plus choquée sur le principe (penser qu'un enfant était mort, là, devant nos yeux) que sur l'image en soi. Si j'amais pas fait cet effort de "mentalisation", je serais passée sur l'image comme on passe sur une autopsie dans la série Bones...
Tout à fait vrai, j'ai vu une scène avec pleins de corps alignés au journal télévisé, un soir, alors que j'étais à table avec mes parents et mes frères. J'ai été très choquée qu'ils montrent ça au grand public, comme ça, juste pour en parler.
Lieko a écrit :(sinon, si tu as une nouvelle dans ce genre, ça m'intéresse beaucoup !)
J'en ai une de fantastique léger pas terminée que j'aimerais soumettre pour l'AT Mort Dents Lames, si ce n'est pas vraiment trop gore. J'avais envie de m'y remettre ce soir. Et je me demande d'ailleurs si un tel texte serait accepté en bêta sur le Port.

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