[A] Truby : le conflit dans un lieu resserré

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Beorn
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[A] Truby : le conflit dans un lieu resserré

Message par Beorn »

Je viens de terminer le livre de John Truby, Anatomie du scenario (Anatomy of story), un de ces livres de conseils pour l'écriture d'une histoire.
Ma conviction personnelle est qu'aucun de ces livres ne présente LA bonne méthode pour écrire une bonne histoire car cette méthode n'existe pas, mais que chacun d'eux, ou du moins les meilleurs, peuvent nous faire réfléchir et nous apporter des trucs bien utiles, et parfois très concrets.

[les autres fils :
Faiblesse morale du héros
Le conflit dans un lieu resserré
Le personnage secondaire
"L'arène" ou l'unité de lieux]

Donc.

Pour ce premier sujet, j'évoque une idée simple assénée avec force par ledit Truby, dont on pensera ce que l'on veut : les moments de conflit les plus intenses, et notamment le conflit final, doit se tenir dans un lieu confiné, dans l'espace et le temps.

John ne fait pas dans la nuance. Pour lui, c'est comme ça et pas autrement. Le lieu confiné permet d'accroître la tension dramatique.

J'ai donc passé en revue les films ou livres qui m'ont marqué et tenté de revoir les scènes de conflit les plus déterminantes.
- Le seigneur des anneaux : il y a de tout (confiné dans le Moria, dans le tunnel de l'araignée, mais ouvert dans la bataille des champs du Pelenor).
Je note quand même que dans la bataille des champs du Pelenor, le point d'acmé est la lutte entre Eowyn et la nâzgûl, donc pas une plaine immense, mais juste l'endroit bien précis où Theoden vient de mourir.
- Star Wars : la révélation Dark Vador / Luke a lieu sur une passerelle minuscule en cul de sac
- Autant en emporte le vent : la dernière confrontation finale Rhett Butler / Scarlett a lieu en haut d'un escalier
- Terminator (désolé pour la référence hautement littéraire) : la dernière scène présente l'écrasement du Terminator dans une presse hydraulique après une course poursuite où l'héroïne rampe à travers des machines et des tunnels
etc.
Autant il me semble toujours péremptoire de donner une règle en littérature, autant je trouve qu'il y a matière à se poser la question en cas de confrontation : est-ce que le lieu est bien choisi ? Reflète-t-il bien le thème, le conflit, a-t-il une charge symbolique qui reflète les enjeux du roman ?
Et la question du confinement mérite aussi d'être posée, à mon avis. Un lieu resserré est en lui même symbolique (d'un conflit qu'on doit résoudre, maintenant, sans pouvoir y échapper), il est donc souvent plus approprié même s'il est sûrement possible de trouver d'autres symboles.
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procrastinator
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par procrastinator »

Beorn a écrit :Terminator (désolé pour la référence hautement littéraire)
Ben quoi, c'est très bien Terminator. Même que j'ai lu quelque part que c'est inspiré (ou pompé) d'une nouvelle de je ne sais plus qui. (ça en fait des "qu", heureusement qu'on ne béta-lit pas les messages ^^ ).

En tout cas merci pour ce sujet, j'attends le livre en question...

Et merci aussi pour ton blog, c'est plein de choses intéressantes, et même utiles pour un wannabe scribouilleur (oui j'ai déjà écrirt ça quelque part).

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Nyaoh
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Nyaoh »

Comment on défini un lieu confiné ? il le limite à quelle taille ? je trouve ça pas du tout précis o.O
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Koïnsky
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Koïnsky »

Nyaoh a écrit :Comment on défini un lieu confiné ? il le limite à quelle taille ? je trouve ça pas du tout précis o.O
Je dirais qu'il faut que les mouvements soient restreints/malaisés pour que l'impression de confinement fonctionne.

Intéressante théorie, Beorn, merci. Le confinement physique me paraît effectivement apporter une tension. D'ailleurs, dans le huis clos, c'est un peu le principe, il me semble.

Sinon, tu me conseillerais le bouquin, sachant que j'ai trouvé La dramaturgie extrêmement utile ?
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Beorn
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Beorn »

Nianiane a écrit :Comment on défini un lieu confiné ? il le limite à quel taille ? je trouve ça pas du tout précis o.O
C'est un canevas qui est censé pouvoir s'appliquer à un grand nombre d'histoires. Si on précise les choses, on lui fait perdre sa portée générale.
"Confiné", ça veut dire qu'on manque d'espace et/ou d'échappatoires, ou du moins, que les personnages ont cette impression.

EDIT : Koïnsky répond mieux que moi... ;)

Pour deux armées, ce sera par exemple la porte d'une forteresse, une vallée encaissée, une rue...
Pour deux vaisseaux spatiaux : un champ d'astéroïdes, un passage qui se rétrécit (hum, au hasard... ^^)
Pour deux hommes, ce sera un couloir, un ascenseur, une petite pièce.
Pour deux hommes en voitures, ce sera un parking souterrain, un tunnel, un pont.
Pour deux souris, ce sera un tuyau, un espace entre deux plinthes.
Cela peut être n'importe quoi, bien sûr, ce ne sont que des exemples.

Et il ne faut pas en faire une règle non plus : c'est juste une idée à avoir en tête, une question à se poser, un truc à essayer. Ou à ne pas essayer, comme on veut.
procrastinator a écrit :Ben quoi, c'est très bien Terminator.
Je trouve aussi. Même s'il a une image de "film pour ados", en réalité, le scénario est excellent - très habilement construit à mon humble avis.
procrasitonator a écrit :Et merci aussi pour ton blog, c'est plein de choses intéressantes,
Merci ! ça fait plaisir ! ;)
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Koïnsky
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Koïnsky »

Tu conseillerais le bouquin, Beorn ?
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Beorn
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Beorn »

Koïnsky a écrit :Intéressante théorie, Beorn, merci. Le confinement physique me paraît effectivement apporter une tension. D'ailleurs, dans le huis clos, c'est un peu le principe, il me semble.
Tout à fait.
Mais le principe du huit clos est de garder cette tension et cette oppression tout le long de l'histoire, pas uniquement dans le moment de plus vive tension.
Du coup, il s'en dégage une atmosphère particulière d’oppression pendant le récit (et je suppose que selon Truby, le conflit principal devrait alors être placé dans un endroit encore plus restreint que le huit-clos prévu par l'histoire).
Koïnsky a écrit :Sinon, tu me conseillerais le bouquin, sachant que j'ai trouvé La dramaturgie extrêmement utile ?
Il est cher (environ 25 euros, je crois, un peu moins en anglais) mais si tu peux te le permettre, alors oui, sans hésiter.
Encore une fois, il ne faut pas en attendre une recette miracle, ni se laisser piéger par le ton parfois péremptoire (Truby représente seulement UNE école parmi d'autres), mais je trouve qu'il donne des clefs vraiment très intéressantes.

Avec La Dramaturgie (de Yves Lavandier, pour ceux qui ne connaissent pas), ils se complètent bien. Il est peut-être même préférable d'avoir lu Lavandier avant pour se familiariser avec les concepts.
Le Truby va plus loin sur certains points (la structure, les obstacles internes), explore d'autres pistes (le "moral need" du héros, les dialogues, comment choisir son adversaire, l'importance des personnages secondaires, l'usage des symboles, le côté "organique" de l'histoire, le réseau de personnages etc.), mais la Dramaturgie a aussi des trouvailles très intéressantes (l'ironie dramatique, notamment).
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par desienne »

J'ai l'impression que le terme exact serait promiscuité finale.
Car finalement, une histoire ne serait rien d'autre qu'un entonnoir inversé ? Que reste-t-il au final, au bout du récit ? Un affrontement, un combat final, une bataille finale, un face à face, une confrontation... L'histoire tendrait vers cela ? Dans Alien, Ripley affronte la bestiole dans la promiscuité de sa navette de sauvetage. Tout semble tendre vers cet état de promiscuité, le face à face tant attendu au fil des pages...
Est-ce que l'histoire ne consiste pas à éplucher l’oignon, couche par couche, jusqu'au stade final ?

Excellente question.

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Sytra
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Sytra »

:merci: de partager ces réflexions, Beorn.

En y réfléchissant, je me suis rendue compte que c'était souvent ce que je faisais instinctivement. Le terrain que je choisis détermine l'intensité que va avoir la scène, et il est aussi en rapport avec l'état psychologique dans lequel je veux mes personnages.

Dans une nouvelle que je suis en train d'écrire, par exemple, elle commence par un affrontement entre une bête et mon héroïne. J'ai placé cet affrontement au milieu d'un marais ouvert. Et je me rends compte que cette "ouverture" correspond bien à ce qu'il se passe : mon héroïne a choisi d'aller à la rencontre de cette bête. Elle n'est pas coincée. Il y a un peu de danger, donc un peu de tension. Mais pas trop.
Alors que plus loin dans la nouvelle, l'affrontement, bien qu'il sera psychologique, se déroulera dans des locaux, et même plus dans un couloir.

C'est très intéressant pour moi de décortiquer un de mes textes sous cet angle. Ca me permet de me rendre compte de ce que j'ai souhaité inconsciemment créer comme tension. Et aussi de me rendre compte des textes où je n'ai pas inséré assez de tension. :lect:
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Milora
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Milora »

Purée, 4 réponses pendant que je tapais :lol: Bon, j'envoie quand même mon message :

J'ai un défaut. Quand on me donne une règle, mon premier réflexe est de chercher les contre-exemples, ou de me demander comment en créer. :mrgreen: Pas qu'en écriture, hein, en histoire, en géo, c'est pareil, et je vous dis pas pour tout ce qui est sociologique - il m'arrive d'adopter un comportement juste pour faire mentir les statistiques :lol: (Je vous dis pas la tête que fera l'instructeur le jour où j'essaierai de passer mon permis de conduire :oops: )

Bref, là j'ai tout de suite cherché un contre exemple, et en fait... Je suis un peu comme Nyaoh. Je trouve pas ça très précis. Ou plutôt j'ai l'impression que selon si on l'applique au sens strict ou pas, c'est soit contestable, soit inhérent à la notion de confrontation.
Si on l'applique au sens strict, ben comme tu dis, le duel avec Eowyn n'est pas réellement confiné (enfin, je n'ai plus le livre en tête ; je suis en train de le relire et en suis au tome 1, du coup je me fie au film, vu il y a peu). De la même façon, la fin de la trilogie Pirates des Caraibes (le 4ème n'étant qu'une aberration qui n'existe pas, on est d'accord :mrgreen: ) c'est plus une grande bataille qu'un endroit confiné. Pareil pour le Déchronologue. (Je suis en train de passer en revue dans le parfait désordre les oeuvres de SFFF qui me viennent en tête :lol: ). Ou Le hussard amoureux :P
Enfin, il y a évidemment des oeuvres où ça s'applique particulièrement (ex : Harry Potter, ou encore les Indiana Jones où c'est systématique). Mais ça me semble pas une règle absolue...
Il est vrai qu'un schéma récurrent est le final avec la grande bataille qui s'étale dans l'espace et le temps, d'un côté ; et de l'autre, le héros face au méchant qui mène son combat personnel, dans un endroit plus réduit, généralement sur le terrain du méchant. Mais bon, là encore c'est pas une règle absolue (ex : Le Château de Hurle. Une confrontation mais pas de bagarre finale, et tout a lieu chez le gentil. Quoi que je dis une bêtise : la première confrontation a certes lieu chez la méchante n°1, puisqu'il y en a deux)

Prenons au sens large, maintenant.
Un espace confiné comme un endroit où on manque d'espace et où les héros se trouvent sans échappatoires ? Au point de considérer comme confiné l'espace d'un duel en pleine bataille (cf. Eowyn) ?
Mais dans ce cas, ça me semble intrinsèque à la notion de confrontation. Je veux dire que s'il y a confrontation, il y a opposition frontale (matérielle ou psychique voire même symbolique si vous voulez). Et donc, par définition, terrain de confrontation. Et, pour qu'il y ait un minimum de tension et d'enjeu, je dirais même pour qu'il y ait confrontation, il faut que le héros se sente acculé, sinon il lui suffit de se carapater en lançant un "bon chuis pas prêt, je reviens le mois prochain et on se fait un p'tit duel, ça marche ?".

Du coup je suis pas très convaincue par l'assertion de Truby. Je trouve qu'elle est soit trop restreinte et du coup inexacte, soit trop large et du coup ne dit pas grand chose...


Ceci dit, en réfléchissant à ces exemples, je te rejoins sur le fait que le choix du terrain pour la confrontation finale est importante (le final de Bartiméus dans le Crystal Palace :heart: ). Mais je pense qu'il faut aussi se garder de faire trop symbolique ; sinon le lecteur voit le truc arriver avec ses grands sabots et hausse un sourcil blasé... :-°
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Fishdrake

Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Fishdrake »

Beorn a écrit : - Star Wars : la révélation Dark Vador / Luke a lieu sur une passerelle minuscule en cul de sac
C'est marrant, mais moi je vois pas l'endroit aussi confiné que ça. Si leur capacité de mouvement son limité, on ne peut pas dire que l'endroit mettrait mal à l'aise un claustrophobe.

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Siana
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Siana »

Dans ce cas on regrettera les batailles de Poudelard, car certaines sont en intérieur, mais le plus gros se termine en extérieur. D'ailleurs, ça rend pas grand chose dans le film, au final. :wamp:



Sinon, fin confinée, chez moi aussi ! J'ai passé l'épreuve. :yata: ^^

Scipion
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Scipion »

Discussion très intéressante. Elle m'a tout de suite fait penser à un contre-exemple mémorable, la scène du rendez-vous piège de la Mort aux Trousses d'Hitchcock.
Il donne RDV aux méchants, et il me semble que dans le livre Truffaut/Hitchcock, ils disent que traditionnellement, ce genre de RDV se fait dans une ruelle sombre, dans un parking, bref un lieux désert et obscur. Or là, Hitch prend le contrepied total et le place dans une immense étendue de champs, sur une route qui semble infinie, et c'est un avion qui l'attaque, sous un soleil de plomb.
En écrivant, ça me fait penser aussi à Il était une fois dans l'Ouest. Le premier jour du tournage, Henry Fonda est venu avec un bouc et des favoris, pour avoir l'air d'un méchant. Et Leone lui a dit "rase-moi tout ça, Henry, je veux ton visage d'ange, d'acteur abonné aux rôles de gentil. Quand tu descendras le gosse au début, on ne verra que tes beaux yeux bleus et tu paraitras encore plus horrible !"
Ce qui me fait à nouveau penser au super maitre guerrier jedi de l'Empire contre-attaque, qui n'est qu'une petite bestiole verdâtre à l'air insignifiant.
Bref, comme dit Beorn, les "règles", c'est intéressant de les connaitre, mais il faut aussi savoir qu'elles ne sont pas obligatoires.
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Beorn »

Milora a écrit :Un espace confiné comme un endroit où on manque d'espace et où les héros se trouvent sans échappatoires ? Au point de considérer comme confiné l'espace d'un duel en pleine bataille (cf. Eowyn) ?
Je ne sais pas... Pour moi, Eowyn serait plutôt un contre-exemple. Ou un demi-bon exemple.
Le lieu est confiné dans le sens où elle ne peut pas s'éloigner de son père (qu'elle protège), mais sinon, oui, l'espace est vaste...
Milora a écrit :Mais dans ce cas, ça me semble intrinsèque à la notion de confrontation. Je veux dire que s'il y a confrontation, il y a opposition frontale (matérielle ou psychique voire même symbolique si vous voulez). Et donc, par définition, terrain de confrontation.
Oui, mais le terrain peut être étendu ou non.
L'exemple de Sytra le montre bien.
On aurait pu imaginer qu'Eowyn se mette à poursuivre le nazgûl au milieux des champs (supprimer la préoccupation du corps de son père) et je suppose que la confrontation aurait perdu de sa force.
Milora a écrit :Et, pour qu'il y ait un minimum de tension et d'enjeu, je dirais même pour qu'il y ait confrontation, il faut que le héros se sente acculé, sinon il lui suffit de se carapater en lançant un "bon chuis pas prêt, je reviens le mois prochain et on se fait un p'tit duel, ça marche ?".
Oui, mais on pourrait très bien imaginer que ce soit uniquement l'intrigue, qui fasse qu'il se sent acculé, et non la configuration des lieux.
Milora a écrit :Du coup je suis pas très convaincue par l'assertion de Truby. Je trouve qu'elle est soit trop restreinte et du coup inexacte, soit trop large et du coup ne dit pas grand chose...
Là, je ne suis pas d'accord.
Enfin, que son assertion soit discutable, oui bien sûr. Mais elle me semble claire au contraire. En gros, c'est : faites en sorte que vos personnages se sentent gênés dans leurs mouvements, enfermés ou restreints dans leurs possibilités de sortie, qu'il y ait des murs, que les lieux soient le plus écrasants possible.
Après, on en fait ce qu'on en veut, bien sûr.
Milora a écrit :De la même façon, la fin de la trilogie Pirates des Caraibes (le 4ème n'étant qu'une aberration qui n'existe pas, on est d'accord :mrgreen: ) c'est plus une grande bataille qu'un endroit confiné.
Je ne sais plus lequel c'est... Celui où les deux navires en train de se livrer bataille sont pris dans un immense syphon ? Parce que si c'est le cas, ça me semble coller avec l'espace restreint et la disparition des échappatoires, le lieu est vaste pour des hommes, mais limité pour des navires.
Milora a écrit :Pareil pour le Déchronologue.
Là encore, c'est une confrontation entre deux bateaux, dont l'un est un géant. Mais si on rapporte les lieux à la taille des adversaires, il me semble qu'il s'agit d'un port et que les "americanos" y sont en quelque sorte enfermés, ou piégés.
Pas en pleine mer.
Milora a écrit :Ou Le hussard amoureux :P
Connais pas, c'est de qui ? :mrgreen: ^^
Milora a écrit :Mais je pense qu'il faut aussi se garder de faire trop symbolique ; sinon le lecteur voit le truc arriver avec ses grands sabots et hausse un sourcil blasé... :-°
ça, c'est très vrai. Il faut choisir ses symboles avec grand soin, car ils peuvent peuvent facilement vous exploser à la figure. Mais ce n'est pas une raison pour s'en priver, il faut juste faire trèèèès attention. ;)
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Re: Le conflit dans un lieu resserré

Message par Beorn »

Scipion a écrit :Discussion très intéressante. Elle m'a tout de suite fait penser à un contre-exemple mémorable, la scène du rendez-vous piège de la Mort aux Trousses d'Hitchcock.
Il donne RDV aux méchants, et il me semble que dans le livre Truffaut/Hitchcock, ils disent que traditionnellement, ce genre de RDV se fait dans une ruelle sombre, dans un parking, bref un lieux désert et obscur. Or là, Hitch prend le contrepied total et le place dans une immense étendue de champs, sur une route qui semble infinie, et c'est un avion qui l'attaque, sous un soleil de plomb.
Effectivement, c'est un excellent contre-exemple !
L'impression d'oppression et d'absence d'échappatoire sont ici créés par le trop plein d'espace. Il faut le faire, mais ça marche !
Scipion a écrit :Bref, comme dit Beorn, les "règles", c'est intéressant de les connaitre, mais il faut aussi savoir qu'elles ne sont pas obligatoires.
Exactement.
En fait, je ne les prends pas comme des règles, plutôt comme des repères qui aident à réfléchir et à se faire sa propre idée soi-même. ;)
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